Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/91

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Guzman, vois-tu ces yeux de feu tout pétillans ?
Quand la friponne veut, qu’elle les a brillans !

D. Fernand.

Elle est le vrai portrait de sa défunte mere.

D. Pascal.

J’oublie à vous donner les lettres de mon pere.

D. Fernand.

Il est bien tourmenté des gouttes ?

D. Pascal.

Il est bien tourmenté des gouttes ?Quelquefois.

D. Fernand.

Nous nous sommes connus en six cens trente-trois.
Ensemble de Goa nous fîmes le voyage,
Grand commerce depuis d’écriture.

Isabelle.

Grand commerce depuis d’écriture.Ah ! j’enrage.
Béatrix, épouser un ridicule, moi !

D. Pascal.

Lisez.

Béatrix.

Lisez.Il aime à rire, est-ce là tant de quoi ?

D. Fernand lit.
À D. FERNAND DE VARGAS,
à Madrid.

Si j’étois moins sujet aux attaques de la goutte, je vous aurois mené mon fils moi-même, pour goûter avec vous la joie que la nôce vous donnera. C’est un fils qui m’est d’autant plus cher, qu’il est unique. Je l’ai toujours élevé dans la vûe d’en faire votre gendre, & je suis ravi qu’en épousant votre fille, il vous fasse part des grands biens que j’ai commencé d’amasser avec vous. Je m’acquitte par-là de ce que je dois à notre vieille amitié, & meurs d’impatience que vous me donniez des nouvelles du mariage. Comme mon fils n’est jamais sorti de Séville, ne vous étonnez point si vous ne le trouvez pas fait à l’usage de la cour.