Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/94

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D. Pascal.

Qu’elle est belle !Moi ?Plus cent fois que tu ne penses,
Follette. Pardonnez, le style est familier ;
Mais quand le lendemain on doit se marier…

Isabelle.

Non pas si-tôt.

D. Pascal.

Non pas si-tôt.Beau-pere, on remet la partie.
Des six chevaux fringans veut-elle être nantie ?
Tout-à-l’heure, on en trouve à Madrid de tout faits.
On m’a bien défendu de prendre garde aux frais ;
Mon pere a tant de bien, que pour être aimé d’elle,
Semer dix mille écus c’est une bagatelle.
J’ai quelque diamans qui nous méneront loin.

D. Fernand.

Vous pouvez disposer de ma bourse au besoin
Je vous l’ai déjà dit. Quant à l’hymen…

Isabelle.

Je vous l’ai déjà dit. Quant à l’hymen…Mon pere,
Vous voulez bien qu’au moins nous attendions mon frere ?

D. Pascal.

Quoi, ce frere indien, Dom Lope, qu’autrefois
L’Amour fit décamper ? S’il ne vient de six mois ?
Le terme seroit long.

Isabelle.

Le terme seroit long.Pas tant qu’il dût détruire…

D. Pascal.

De tout, en arrivant, je me suis fait instruire.
On vous fait de ce fils espérer le retour ?

D. Fernand.

Nous le verrons sans doute avant la fin du jour,
Il doit être à Madrid.

D. Pascal.

Il doit être à Madrid.Dom Lope ?

D. Fernand.

Il doit être à Madrid.Dom Lope ?Ainsi, mon gendre,
Soyez sûr que demain, sans davantage attendre…