Aller au contenu

Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/252

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
190
VOYAGE

Siamois , ils se communiquerent bien-tôt leurs avantures. L ’Ambaffadeur se fit con­ noître 6c exposa l’extrême nécessite où il étoit reduit. Le Seigneur Confiance tou­ ché de son malheur, s’offrit de le remener à Siam. Il acheta,des deux mille écus qui luy étoient restez de son naufrage, une pe­ tite Barque , des habits pour luy & pour l’Ambaffadeur, & des vivres pour faire le trajet. Cette conduite si obligeante charma l’Ambaffadeur de Siam , qui ne pensa depuis qu’aux moyens d’en témoi­ gner sa reconnoissance. Quand ils furent arrivez à Siam, aprés que l’Ambaffadeur eut rendu compte de sa ncgotiation 6c de son naufrage au Barcalon, qui est lepremier Ministre du Royau­ me , il luy raconta tous les bons offices qu’il avoit reçus de Monsieur Constance, avec de si grands éloges de son m érite, que le Ministre voulut leconnoître. Il l’entre­ tint, il le goûta 6c résolut de le retenir au­ prés de luy. Le Seigneur Constance gagna bien tôt l’estime 6c la confiance de son Maître. CeBarcalon étoit homme d’esprit, 6c fort éclairé dans lesaffaircs,mais il fuyoit le travail 6caimoit le plaisir.Il fut ravy d’a ­ voir trouvé une personne habile , fidele, 6c appliquée , sur laquelle il pût se reposer