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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/279

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DE SIAM. Livre IV.

établis pour avoir ſoin des affaires de chaque Nation. C’eſt à eux que les particuliers s’adreſſent pour préſenter leurs Requêtes au Roy & pour en obtenir Audiance, ils accompagnent les Ambaſſadeurs des Royaumes dont les affaires ſont de leur reſſort, & s’appellent pour cela Mandarins de la Nation ou Capitaines du Port.

Ce Mandarin dans les Audiances publiques eſt entre l’Ambaſſadeur & le premier Miniſtre, pour porter la parole de l’un à l’autre. Le Roy parle le premier & fait demander par son Miniſtre à l’Ambaſſadeur depuis quand il eſt party d’auprès du Roy son Maître, s’il l’a laiſſé en bonne ſanté & toute la famille Royale ; l’Ambaſſadeur répond ce qui en eſt par ſon Interpréte, non pas au Roy immédiatement, mais au Capitaine de ſa Nation, celuy-cy le répéte au Barcalon qui le redit au Roy. Il eſt interrogé enſuite de la même manière ſur les principaux points de ſon Ambaſſade, & dés qu’il a fait ſa réponſe on luy porte du Bétel & une veſte par ordre du Roy, lequel auſſitôt ſans autre cérémonie ſe retire au bruit des Trompettes & des autres inſtrumens, comme il étoit entré.

La maniére dont on reçoit à Siam les Ambaſſadeur des Rois indépendans.

Mais à l’égard des Ambaſſadeurs des Rois indépendans, comme du Roy de Perſe, du

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