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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/423

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DE SIAM. Livre V.

deſſus de l’Iſle Mony, vers le Sud, ils croyoient avoir pris de juſtes meſures pour cela, lorſqu’à la pointe du jour Monſieur de Vaudricourt vit une terre à trois ou quatre lieuës de nous ; on y auroit échoüé ſi on eût eu un vent plus frais pendant la nuit. Cette terre eſt ſi baſſe qu’on ne la reconnoît qu’aux briſans. Nous fûmes obligez de paſſer ſous le vent & de la laiſſer au Sud contre nôtre premier deſſein. Durant toute la traverſée nous eûmes un tems à ſouhait, juſques à ce que nous fûmes arrivez par le travers de l’Iſle de Bourbon le treizième de Février, où nous reçûmes un des plus violens coups de vent, ſelon le témoignage des plus vieux Officiers, qu’ils euſſent jamais vû. Il dura trois jours, & aprés avoir emporté la grande voile de la Frégate, il la ſépara de nous, preſque au même endroit où nous l’avions perdue en allant, & nous ne la revîmes que le jour que nous moüillâmes au Cap de Bonne-Eſpérance, où elle arriva deux heures avant nous.

On demande des nouvelles d’Europe à un Vaiſſeau Anglois.

Le dixiéme de Mars on découvrit un Vaiſſeau qui faiſoit ſa route vers les Indes. En s’en approchant on reconnut à son Pavillon qu’il étoit Anglois. Monsieur l’Am-

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