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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/427

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DE SIAM. Livre V.

qu’on le peut voir dans la deſcription du Cap de Bonne-Eſpérance.

On sort de la Baye du Cap.

Nos proviſions étant faites, & nos malades rétablis par l’air de terre, on ſortit de la Baye du Cap le vingt-ſixiéme de Mars. On dreſſa la route pour aller à l’Iſle de l’Aſcension. Cette Iſle eſt à huit degrez de Latitude Sud, & à ſept degrez & quinze minute de Longitude. La peſche qu’on y fait de la Tortue eſt ſi abondante, qu’on en prend dans une ou deux nuits autant qu’il en faut pour nourrir un Equipage de quatre cens hommes durant plus de quinze jours. Ces Tortues ſont d’une groſſeur extraordinaire. Sur le ſoir aprés le coucher du Soleil, comme elles ſortent de la Mer pour faire leurs œufs ſur le rivage, on en renverſe ſur le dos autant qu’on en veut prendre, car les bords de la Mer en ſont couverts, & on les laiſſe ainſi juſqu’au lendemain qu’on vient pour les porter à bord dans des Chaloupes. Nous découvrîmes cette Iſle, qui paroît de fort loin par une haute montagne, le dix-neufviéme d’Avril ſur les quatre heures du ſoir. Nous avions un bon vent, & il falloit perdre du tems pour aller à la rade, cela fit que Monſieur l’Ambaſſadeur ne voulut pas s’y arrêter.

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