Page:Tacite - Oeuvres complètes, trad Panckoucke, 1833.djvu/114

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Un cheval avec son frein. Voyez les détails donnés par Grégoire de Tours (liv. vii) sur le mariage de la fille de Chilpéric. Chidebert lui envoie des ambassadeurs pour lui dire qu’il n’ait point à remettre des villes du royaume de son père à sa fille, ni de ses trésors, ni des serfs, ni des chevaux, ni des attelages de bœufs, « parce que, dit Montesquieu (Esprit des lois, liv. xxx, chap. 4), le trésor du roi fut regardé comme nécessaire à la monarchie, et qu’un roi ne peut, même pour la dot de sa fille, en faire part aux étrangers sans le consentement des autres rois. »

Étrangère même aux hasards des combats. On voit les femmes des Cimbres immoler des prisonniers avant la bataille, pour en deviner l’événement dans de grands vases remplis du sang des victimes, combattre sur les chariots qui fermaient le camp, se jeter dans la mêlée pour ranimer leurs gens, frapper et percer les fuyards, égorger leurs propres enfans après la défaite, les faire écraser sous les roues des chariots ou sous les pieds des chevaux, s’étrangler elles-mêmes pour se soustraire à la captivité, ou se détruire par d’autres genres de mort plus affreux. (Esprit milit. des Germains, pag. 17.) — Interrogées par Bassien si elles aimaient mieux se résoudre à mourir que d’être vendues comme esclaves, elles n’hésitèrent point à choisir la mort ; et, quand elles virent qu’on leur conservait la vie pour la servitude, elles se tuèrent toutes elles-mêmes, plusieurs après avoir égorgé leurs enfans. (Ibid., pag. 186.)

Dans la guerre, souffrir et oser. On vit plus tard des femmes se couvrir d’armures et chercher des dangers ; les romans de chevalerie ont célébré les Bradamante, les Marfise, les Clorinde, etc., qui combattaient contre les guerriers les plus vaillans, et qui partageaient la gloire et les dangers des batailles.

XIX. L’époux l’inflige lui-même. Il paraît, par les divers codes des lois des barbares, que les femmes, chez les premiers Germains, étaient aussi dans une perpétuelle tutelle. Cet usage passa dans les monarchies qu’ils fondèrent, mais il ne subsista pas. (Esprit des lois, liv. vii, chap. 12.)

N’obtient aucun pardon. La loi de Récessuinde permettait aux enfans de la femme adultère ou à ceux de son mari, de l’accuser,