Page:Tacite - Oeuvres complètes, trad Panckoucke, 1833.djvu/281

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la nature humaine et représenter la divine. (Grandeur et décadence des Romains, ch. 15.)

L’autorité d’un seul et la liberté.

Qu’importe que César continue à nous croire,
Pourvu que nos conseils ne tendent qu’à sa gloire ;
Pourvu que, dans le cours d’un règne florissant,
Rome soit toujours libre, et César tout-puissant ?
(Racine, Britannicus, acte i, sc. 2.)

Rende le gouvernement plus facile. Il y a une certaine facilité dans le commandement ; il faut que le prince encourage, et que ce soient les lois qui menacent. (Montesq., liv. xii, ch. 25.)

Durant quinze années. Domitien régna ce temps.

IV. Fréjus. Ville située sur la côte de la Gaule Narbonnaise, à l’ouest de l’île de Léro. Il y a apparence que le Forum Julii subsistait avant la conquête de la province, et que César n’en hit que le restaurateur. Il y fit bâtir des maisons et commença le port, qui ne fut achevé que sous Auguste, qu’on peut regarder comme le véritable fondateur de la ville. Un aquéduc, dont on voit encore des vestiges superbes, avait sept lieues de long, et, en certains endroits, les pilastres sont éloignés de quarante-trois pieds l’un de l’autre. A cinq cents pas de la ville, du côté de la mer, on voit les restes d’un palais antique nommé le Panthéon. Il y avait aussi un théâtre et un amphithéâtre. Auguste y entretenait une flotte pour protéger le commerce et les côtes de Provence^ Quelques-uns de ses successeurs imitèrent son exemple ; mais, les troubles qui survinrent occupèrent leurs forces ailleurs, et insensiblement le port cessa d’être considérable ; aujourd’hui il s’est comblé.

Procurateurs des Césars. Les procurateurs étaient chargés de percevoir et d’administrer les revenus du prince, particulièrement dans les provinces impériales, qui relevaient entièrement de l’autorité de l’empereur. Elles étaient garnies de troupes commandées par un lieutenant prétorien nommé sous l’empereur pour un temps illimité ; tandis que les provinces, dont Auguste avait abandonné l’administration aux consuls et au sénat, n’avaient que peu de garnisons et étaient gouvernées par un proconsul, officier civil, qui