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LV


La langueur pèse sur ton cœur, encore, et l’assoupissement sur tes yeux.

N’as-tu donc pas entendu dire que la fleur régne en splendeur dans les épines ?

Éveille ! Éveille-toi ! Et que l’heure ne passe pas vaine ! À l’extrémité du sentier caillouteux, au pays de l’intacte solitude, mon ami repose solitaire. Ne déçois pas son attente ! Éveille ! Éveille-toi ! Et si palpite et vibre l’azur par l’ardeur du rayon de midi… Si le sable brûlant étale son manteau de soif…

Ne sens-tu pas de joie dans le fond de ton cœur ? À chaque pas que tu vas faire, la harpe du sentier, d’une suave musique de peine, ne saura-t-elle pas retentir ?