Page:Tagore - L’Offrande lyrique.djvu/28

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de la vie universelle, au sentiment de la participation à cette vie.


Le même fleuve de vie, qui court à travers mes veines nuit et jour, court à travers le monde et danse en pulsations rythmées.

C’est cette même vie qui pousse à travers la poudre de la terre sa joie en innombrables brins d’herbe, et éclate en fougueuses vagues de feuilles et de fleurs.

C’est cette même vie que balancent flux et reflux dans l’océan-berceau de la naissance et de la mort.

Je sens mes membres glorifiés au toucher de cette vie universelle. Et je m’enorgueillis car le grand battement de la vie des âges, c’est dans mon sang qu’il danse en ce moment.

Et d’abord nous ne voyons ici qu’un sentiment quasi panthéistique ; celui dont nous trouvons déjà l’expression admirable dans le monologue du réveil qui ouvre le second Faust :

« Les pulsations de la vie battent avec une vivacité nouvelle pour saluer pieusement l’aube éthérée ; toi aussi. Terre, en cette nuit tu es restée la même, et tu respires nouvellement rafraîchie à mes pieds, tu commences déjà à m’environner de