est arrivé si souvent au sublime, à ce degré le plus élevé du beau, qui n’est jamais qu’une vérité simple, fortement exprimée par un élan de l’âme. C’est aussi sa grande science dans le dessin, qui donne a Michel-Ange la place qu’il occupe : les peintres les plus célèbres sont dans cette partie plus ou moins au-dessous de lui ; et c’est le plus correct de tous, si la correction est la connoissance certaine des muscles et de leurs différentes fonctions. Il passa une partie de sa vie à disséquer, non-seulement des hommes, mais différens animaux, et particulièrement des chevaux.
Son originalité est parfaite comme celle du Corrège ; on ne trouve ni principes, ni traces de leur style dans les ouvrages des autres artistes : ils ressemblent à ces météores fameux qui ont une fois étonné l’Univers, dont l’apparition est consacrée dans les annales des sciences, et qu’on n’a jamais vus depuis. Les pensées de Michel-Ange, soit en peinture, soit en sculpture, soit en architecture, sont toujours grandes et imposantes ; on diroit que le mot grandiose a été créé pour désigner ses conceptions ; il faudroit cependant y ajouter celui de terrible.