Les défauts reprochés, avec raison, aux tableaux du Cortone, sont beaucoup plus excusables, et semblent même souvent la source de beaucoup de beautés dans ses plafonds et ses grands travaux de décoration ; les objets qu’on ne voit que de loin n’ont pas besoin d’être bien terminés ; les détails y deviennent inutiles ; l’ordonnance générale, le choix heureux des principales lignes, les effets bien décidés de couleur et de lumière y sont seuls essentiels : il faut que les yeux soient séduits au premier aspect ; d’ailleurs, des figures en l’air, mêlées avec des ornemens de stuc, avec des paysages dans les nues ; cette foule d’objets créés pour amuser les yeux, sont des rêves de l’imagination ; et ce que l’on voit en rêvant, peut bien ne pas ressembler exactement à ce qui s’offre tous les jours à nos regards : la fausseté même devient là presqu’une vérité, puisque nous savons bien que nous devons n’y voir que des choses extraordinaires. Voilà pourquoi la célébrité de Pietre de Cortone vient particulièrement de ses grands travaux, du plafond du palais Pitti à Florence, et plus encore de cet immense ouvrage, si justement renommé, exécuté avec tant de facilité au palais Barberin à