Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/80

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LE SUEUR.


Le Sueur est un des hommes qui prouvent à toutes les nations que les Français ont aussi leurs grands peintres. La nature lui prodigua les plus riches dons pour s’illustrer dans la peinture ; mais elle lui refusa une longue vie pour joindre des études profondes à tant d’heureuses dispositions ; elle lui refusa le temps de laisser des ouvrages plus nombreux. Il vécut cependant assez pour acquérir beaucoup de gloire ; la peine même qu’on éprouve en pensant à sa mort prématurée, entraîne à lui prodiguer plus d’éloges, et le triste cyprès qui s’unit au laurier de sa couronne en rehausse encore l’éclat.

Ses pensées ont de la justesse et de l’élévation, son style est très-historique ; il a de la grâce, souvent de l’énergie, et toujours une noblesse touchante : rien n’est plus vrai et plus grand que ses dispositions générales, et son caractère vraiment distinctif, est d’avoir su joindre la simplicité de la nature, aux compositions les plus nobles.

Ses groupes ne présentent que les lignes