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Page:Taine - Les Origines de la France contemporaine, t. 11, 1904.djvu/326

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L’ÉCOLE


tion, mais encore pendant tout un an l’entretien d’un jeune garçon, gîte, nourriture, blanchissage, éclairage, chauffage et le reste ; à ce taux, les parents sentent qu’ils ne font pas un mauvais marché ; ils ne subissent pas d’extorsion, l’État n’agit point en fournisseur rapace. Bien mieux, il est souvent un créancier paternel, il distribue trois ou quatre mille bourses ; si leur fils en obtient une, leur dette annuelle leur est remise, et toute la fourniture universitaire, instruction et entretien, leur est livrée gratis. — Aux facultés, ils ne s’étonnent pas de solder des droits d’inscription, d’examen, de grade et de diplôme ; car les certificats ou parchemins qu’ils reçoivent en échange de leur argent sont, pour le jeune homme, des acquisitions positives qui l’acheminent vers une carrière et des valeurs sociales qui lui confèrent un rang. Au reste, dans ces facultés et dans tous les autres établissements d’instruction supérieure, l’entrée est libre, gratuite ; assiste qui veut, quand il veut, sans payer un sou.

Ainsi constituée, l’Université apparaît au public comme une institution libérale, démocratique, humanitaire et pourtant économique, peu dispendieuse. Ses administrateurs et professeurs, même les premiers, n’ont qu’un salaire modique : 6000 francs au Muséum et au Collège de France[1], 7500 à la Sorbonne, 5000 dans

  1. Cf. Jourdain, le Budget, etc., 287. — Dans les chiffres ci-dessus on a compris avec le traitement fixe les droits d’examen, qui sont le casuel : En 1850, le traitement fixe des professeurs à la Faculté de Médecine de Paris est réduit de 7000 à 6000 francs. En