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CHAPITRE II

Paris jusqu’au 14 juillet. — I. Recrues d’émeute aux environs. — Entrée des vagabonds. — Nombre des indigents. — II. Excitations de la presse et de l’opinion. — Le peuple prend parti. — III. Affaire Réveillon. — IV. Le Palais-Royal. — V. Les attroupements populaires deviennent un pouvoir politique. — Pression sur l’Assemblée. — Défection des soldats. — VI. Journées des 13 et 14 juillet. — VII. Meurtre de Foullon et de Bertier. — VIII. Paris aux mains du peuple.

I

En effet, c’est au centre que les secousses convulsives sont les plus fortes. Rien n’y manque pour aggraver l’émeute, ni les excitations plus vives pour la provoquer, ni les bandes plus nombreuses pour la faire. Tous les alentours de Paris lui fournissent des recrues ; nulle part il n’y a tant de misérables, tant d’affamés et tant de révoltés. Partout des pillages de grains, à Orléans, à Cosne, à Rambouillet, à Jouy, à Pont-Sainte-Maxence, à Bray-sur-Seine, à Sens, à Nangis[1]. Le froment est si rare à Meu-

  1. Archives nationales, H, 1453. Lettre de M. Miron, Lieutenant de police, 26 avril ; de M. Joly de Fleury, procureur général, 29 mai ; de MM. Marchais et Bertier, 23 mars, 5, 18 et 27 avril,