Page:Taine - Les Origines de la France contemporaine, t. 8, 1904.djvu/64

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
60
LA RÉVOLUTION


turiers, sabotiers, couvreurs, tailleurs de pierre, marchands de peaux de lapin, simples journaliers et manœuvres, ouvriers instables, plusieurs sans état ni aveu, ayant jadis marqué dans les émeutes ou les jacqueries, habitués du cabaret, déshabitués du travail, désignés pour la carrière publique par leur irrégularité et leur insuffisance dans les carrières privées. — Même dans les grandes villes, il est manifeste que le pouvoir discrétionnaire est tombé aux mains de barbares presque bruts : il faut voir, dans les vieux papiers des Archives, l’orthographe et le style des comités souverains, chargés d’accorder ou refuser les cartes civiques et de faire rapport sur les opinions et qualités des détenus. « Ces opignons[1] paroisse insipide… Il est marié cent (sans) enfants… Sa profession est fame de Paillot-Montabert, son revenu est de vivre de ses revenu, ces relation sont d’une fame nous ny portons point d’atantion, ces opignons nous les présumons semblable à ceux de son mary. » — Par malheur, je ne puis pas figurer ici l’écriture, c’est celle d’un enfant de cinq ans[2].

    sentants Louchet, Lacroix et Legendre en mission dans la Seine-Inférieure, 9 frimaire an II, pour destituer à Conches toute l’administration et y former un comité révolutionnaire nouveau, muni de pleins pouvoirs). Les membres du comité dont la condition est indiquée sont deux tonneliers, deux charpentiers, un jardinier, un marchand, un voiturier et un tailleur. — La correspondance des représentants en mission, aux Archives nationales, contient quantité d’arrêtés instituant des autorités de cette espèce.

  1. Albert Babeau, II, 296.
  2. Archives nationales, F7 4421 (Arrêté du Comité de surveillance de la 3e section de Troyes, pour refuser la carte civique à 72 individus, ou pour les renvoyer devant le Comité central,