Page:Taine - Les Philosophes classiques du XIXe siècle en France, 1868.djvu/141

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« Commençons par celui qui l’a le mieux connue et qui certes ne l’a pas flattée, La Rochefoucauld. » Ne vous méprenez pas, lecteur zélé ; souvenez-vous que « les deux seules bonnes et complètes éditions sont celles de Renouard, 1804 et 1817, et celles de la collection Petitot. Voyez cette dernière, tome LI, p. 455. Écoutons aussi le cardinal de Retz, très-bon juge en cette matière. Après les hommes, « consultons les femmes. » D’abord, Mme de Motteville, puis la Grande Mademoiselle, puis Mlle de Vandy. Après les témoignages graves, viennent les témoignages douteux, et jusqu’à celui du poète Scudéry, le plus grand vantard du monde. — Ètes-vous satisfait, lecteur sceptique ? Cette belle classification des témoignages, cette critique de la capacité des témoins, ce renvoi exact aux bonnes éditions et à la page précise, cette méthode de jurisconsulte et de savant, suffit-elle pour vous convaincre ? Elle ne suffit pas à M. Cousin. Il amène un réformé aux pieds de sa dame ; aux affirmations des catholiques, il joint le témoignage d’un ministre protestant inconnu, qu’il découvre exprès, Pierre Dubosc. — C’est trop peu encore ; il énumère tous les portraits de Mme de Longueville, peintures, gravures, émaux, médailles. Il allait finir, et se rappelle « qu’il doit y avoir au château d’Eu un portrait de Mme de Longueville, haut de vingt-deux pouces et large de dix-huit, pro-