reprit- elle, qu’on ne lui fait nulle part ce que vous lui faites. »
Une autre fois il vint la voir tout hors de lui. « Ma divine, lui dit-il, je vais me mettre au noviciat des Jésuites ; je ne sais plus que ce moyen-là de faire taire la calomnie. J’y veux demeurer trois semaines, au bout desquelles je sortirai sans qu’on le sache, et on m’y croira encore. Tout ce qui me fâche, c’est que ces b… là me donneront de la viande lardée de lard rance, et pour tous petits pieds quelques lapins de greniers. Je ne m’y saurois résoudre. » Il revint le lendemain. « J’y ai pensé ; c’est assez de trois jours, cela fera le même effet. » Le voilà encore le lendemain. « Ma divine, j’ai trouvé plus à propos d’aller aux Jésuites, je les ai assemblés, je leur ai fait mon apologie, nous sommes le mieux du monde ensemble ; je leur plais fort, et en sortant un petit frère m’a tiré par ma robe et m’a dit : « Monsieur, venez nous voir quelquefois, il n’y a personne qui réjouisse tant les Pères que vous. »
À une représentation d’une de ses pièces de théâtre, les comédiens dirent un méchant mot qui n’y étoit pas : « Ah ! s’écria-t-il de la loge où il étoit, ces marauds me feront chasser de l’Académie. »
Bois-Robert, toujours bon courtisan, s’avisa de faire des vers contre les Frondeurs ; il n’y eut jamais un homme plus lâche. Le coadjuteur le sut, et la première fois qu’il vint dîner chez lui : « Monsieur de Bois-Robert, lui dit-il, vous me les direz. — Bien, Monsieur, dit Bois-Robert. » Il crache, il se mouche, et sans faire semblant de rien il s’approche de la fenêtre, et ayant regardé en bas, il dit au coadjuteur : « Ma foi, Monsieur, je n’en ferai rien, votre fenêtre est trop haute. »
L’abbé de La Victoire dit que la prêtrise en la personne de Bois-Robert est comme la farine aux bouffons, que cela sert à le faire trouver plus plaisant.
Bois-Robert, en ce temps-là, s’abandonna de telle sorte à