Aller au contenu

Page:Tallemant des Réaux - Historiettes, Mercure de France, 1906.djvu/168

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Qu’on vient de baiser une bouche

Dans la ruelle de ce lit.


Il répondit aussitôt :

Bassompierre dit qu’il s’en rit,

Et que l’affaire ne le touche ;

Celle à qui l’on baise la bouche

a mille fois baisé son…


« Je mettrai, quand il vous plaira, la rime entre vos belles mains. »

Henri IV dit un jour au père Cotton, jésuite : « Que feriez-vous si on vous mettoit coucher avec mademoiselle d’Entragues  ? — Je sais ce que je devrois faire, Sire, dit-il ; mais je ne sais ce que je ferois — Il feroit le devoir de l’homme, dit Bassompierre, et non pas celui de père Cotton. »

Mademoiselle d’Entragues eut un fils de Bassompierre, qu’on appela longtemps l’abbé de Bassompierre ; c’est aujourd’hui M. de Xaintes. Elle prétendit obliger Bassompierre à l’épouser (1) ; la cause fut renvoyée au parlement de Rouen, il y gagna son procès.

[(1) En ce temps-là Bautru se mit à lui faire les cornes chez la Reine ; on en rit. La Reine demanda ce que c’étoit. « C’est Bautru, dit-il, Madame, qui montre tout ce qu’il porte. » (T.)]

Bertinières plaida pour lui : c’étoit un homme qui disoit qu’il ne savoit ce que c’étoit que de se troubler en parlant en public, et qu’il n’y avoit rien capable de l’étonner. Le maréchal lui servit à avoir l’agrément de la cour pour la charge de procureur-général au parlement de Rouen, et il la lui fit avoir pour vingt mille écus. Au retour de Rouen, comme elle montroit son fils à Bautru : « N’est-il pas joli  ? disoit-elle. — Oui, répondit Bautru, mais je le trouve tout abâtardi depuis votre voyage de Rouen. » Elle ne laissa pas, comme elle fait encore, de s’appeler madame de Bassompierre. « J’aime autant, dit Bassompierre, puisqu’elle veut prendre un