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Page:Tallemant des Réaux - Historiettes, Mercure de France, 1906.djvu/226

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n’y a point de rue des Vierges : ce n’est qu’un petit-cul-de sac bien étroit, bien étroit. »

« Un catholique, disoit-il une fois, fait six fois plus de besogne qu’un huguenot ; un huguenot va lentement comme ses psaumes : Lève le cœur, ouvre l’oreille, etc. Mais un catholique chante : Appelez Robinette, qu’elle s’en vienne ici-bas, etc. » Et, en disant cela, il faisoit comme s’il eût limé. J’ai ouï dire que ce conte vient de Sédan, où du Moulin ayant dit à un arquebusier qui chantoit Appelez Robinette, qu’il feroit bien mieux de chanter des psaumes, l’arquebusier lui dit. « Voyez comme ma lime va vite en chantant Robinette, et comme elle va lentement en chantant : Lève le cœur, ouvre l’oreille, etc. »

On dit encore qu’un artisan lui dit que : qui au conseil des malins n’a été empêchoit sa lime d’aller, et qu’il faisoit beaucoup plus d’ouvrage avec Jean Foutaquin pour du pain et pour des poires, Jean Foutaquin pour des poires et pour du pain.

« L’Evangile, dit-il une fois, est une douce loi : Jésus- Christ nous l’a dit ; il le faut croire. » Deux Jésuites entrent là-dessus. « Tenez, dit-il, voilà deux des camarades de Jésus, demandez-leur plutôt s’il n’est pas vrai. » Cela me fait souvenir d’un nommé du Four, qui, dans les guerres des huguenots, ayant trouvé des Jésuites à cheval, leur demanda qui ils étoient : « Nous sommes, dirent-ils, de la compagnie de Jésus. — Je le connois, dit-il ; brave capitaine, mais d’infanterie ; à pied, à pied, mes Pères. » ; et il leur ôta leurs chevaux.


MADAME PILOU

Madame Pilou, étant nouvelle mariée, se trouva logée