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Page:Tallemant des Réaux - Historiettes, Mercure de France, 1906.djvu/344

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Un neveu du petit Gramond de M. d’Orléans fut mené chez madame de Bournonville. « Quoi ! dit-elle, le neveu du petit Gramond, ce grand m… ! — Quoi ! madame, lui répondit ce garçon, seroit-il assez heureux pour vous avoir rendu quelque service  ? »

Le feu Roi trouva un paysan naïf dans je ne sais quel village, vers Saint-Germain ; il s’en voulut divertir et le fit approcher. « Hé bien ! Monsieur, lui dit cet homme, les blés sont-ils aussi beaux vers chez vous qu’ils sont vers chez nous ? » Il se nommoit Jean Doucet. Le Roi le prit en affection, et le mena à Saint-Germain. Là il se mit à jouer à la pierrette avec lui, et lui gagna dix sols, ce dont l’autre pensa enrager. Le Roi en étoit si aise qu’il porta ces dix sols à Ruel, pour les montrer au cardinal. Un jour le Roi lui donna vingt écus d’or ; il les prit, et, frappant sur son gousset, il disoit : « I vous revanront, Sire, i vous revanront ; vous mettez tant de ces tailles, de ces diébleries sur les pauvres gens ! »

Au Pays-Bas, des moines et des religieuses représentoient la Passion. Un gros moine étoit en croix, et une belle religieuse à ses pieds, qui faisoit la Madeleine. Elle avoit des tétons qui tentoient le drôle. Comme il sentit que le linge qui étoit devant son honneur commençoit à se soulever. « Otez, dit-il, cette Madeleine ; elle gâte tout le jeu. »

Une bonne femme dit à une Reine de France qui alloit en pèlerinage à Chartres, pour avoir des enfants : « Vous n’avez qu’à vous en retourner, celui qui les faisoit est mort. »

Il y a à Montmartre un tableau de Notre Seigneur et de la Madeleine, de la bouche de laquelle sort un écriteau où il y a Raboni. Les bonnes femmes en ont fait un saint