Page:Tallemant des Réaux - Historiettes, Mercure de France, 1906.djvu/357

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entièrement écrite et signée de sa main, que Tallemant des Réaux a exercé la charge de contrôleur provincial ancien des régiments, au département de la Basse-Bretagne.

Son mariage dut encore resserrer les liens de parenté qui l’unissoient à Antoine Rambouillet de La Sablière, poète agréable, auteur de madrigaux fins et délicats, et dont la femme, Marguerite Hessein, a été l’amie et le soutien de La Fontaine.

Libre de soins et d’affaires, Tallemant des Réaux se livra à la culture des lettres, aux soins de sa famille et aux distractions de la société.

Il fut surtout lié d’une amitié particulière avec la marquise d’Angennes de Rambouillet, cette célèbre Arthénice, si souvent chantée par Malherbe, Voiture, Chapelain, mademoiselle de Scudéry, et tant d’autres poètes de son temps.

Aussi Tallemant s’est-il particulièrement attaché, dans ses Historiettes, à peindre la société de l’hôtel de Rambouillet et les différents personnages qui la composoient.

Il fait d’abord passer sous les yeux de ses lecteurs la marquise de Rambouillet, cette dame romaine qui avoit vécu à la cour de Henri IV, et qui conserva toujours le ton grave et solennel dont sa mère, de la maison de Savelli, lui avoit transmis les traditions. Il amène ensuite le marquis de Rambouillet, Julie d’Angennes et le marquis de Montausier, madame de Grignan, première femme du gendre de madame de Sévigné, l’abbesse de Saint-Etienne, le marquis de Pisani, Voiture, mademoiselle Paulet. Tallemant n’omet personne ; il n’est pas jusqu’aux officiers et aux serviteurs de cette illustre maison qui ne trouvent une place dans ses récits.

On ne doit pas être surpris de la préférence marquée donnée par Tallemant à tout ce qui concerne l’hôtel de Rambouillet. Il étoit flatté de l’accueil qu’il y recevoit, et pour tout ce qui regarde le règne de Henri IV et la régence de Marie de Médicis, Tallemant a principalement recueilli ses anecdotes dans les entretiens de la marquise, dont il n’a été le plus souvent que l’écho. Il a le soin d’en prévenir ses lecteurs ; c’étoit le moyen de mériter d’autant