Page:Tallemant des Réaux - Historiettes, Mercure de France, 1906.djvu/363

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

x gris.


Une épître en vers, adressée par Tallemant des Réaux au père Rapin, jésuite, a été mise à notre disposition.

Le père Rapin, le célèbre auteur du poème des Jardins, mort en 1687, a écrit au bas de cette épître les mots suivants : Des Réaux depuis converty. Des lettres autographes de Rapin, rapprochées de ces mots, ne permettent pas de douter qu’ils ne soient de sa main. Il résulte de cette courte mention qu’à une époque avancée de sa vie des Réaux embrassa la religion catholique ; M. de Bose semble l’indiquer dans l’éloge de l’abbé Paul Tallemant.

L’épître de Tallemant n’est pas sans importance ; elle le montre dans un âge avancé, de léger, caustique et frondeur, devenu un personnage sérieux, mettant les choses à leur vraie valeur…

On y voit Tallemant désabusé des préventions des réformés contre l’Église romaine, et devenu l’ami d’un jésuite qui s’est fait un nom dans les lettres ; il y parle de ses afflictions, de ses pertes, de sa disgrâce, circonstances de sa vie presque entièrement ignorées.

En parcourant des recueils manuscrits, rarement consultés, M. Louis Paris a trouvé un extrait, tiré de Mémoires plus étendus, composés par François Maucroix, chanoine de Rheims, ainsi qu’un petit volume manuscrit, contenant les poésies de Maucroix, et un assez grand nombre de lettres écrites à différentes personnes. Ce dernier manuscrit est de la main du chanoine Favart, ami de Maucroix, et qui demeuroit dans sa maison.

Parmi ces poésies, sont deux épîtres adressées à des Réaux. Dans l’une, Maucroix appelle ce dernier du nom d’Astibel, l’un des enchanteurs du roman de l’Amadis. En donnant ce nom à des Réaux, Maucroix caressoit une des chimères de l’imagination de son ami ; on sait que Tallemant, dans sa jeunesse, étoit fou d’Amadis, et que ses frères lui donnoient en riant le titre de chevalier. L’épître commence par ces vers :

Cher Astibel, c’est fait de moi ;

L’archiduc est près de Rocroi,

Qui jette partout l’épouvante, etc.