Page:Tallemant des Réaux - Historiettes, Mercure de France, 1906.djvu/364

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À la marge de cette pièce, on lit dans le manuscrit cette note de Maucroix :

« Astibel, sage enchanteur, favorable à Amadis, c’est des Réaux, qui abjura, le 17 juillet 1685, entre les mains du R. P. Rapin. L’abbé Tallemant, dit le père, est frère de des Réaux ; le jeune, qu’on appelle le fils, est fils d’un maître des requêtes. La mère de des Réaux est Monnerot, et la mère de l’autre est mademoiselle Bigot. Des Réaux est fils de partisan, que M. Colbert a ruiné. Il est glorieux, les louanges le rendroient fou. Il dit qu’il est en esprit ce que madame de Montbazon est en beauté. Il n’a que deux filles. »

Cette curieuse mention nous apprend des faits ignorés ou mal connus ; mais en même temps elle contient des erreurs qu’il faut relever. La mère de Tallemant ne s’appeloit par Monnerot ; elle étoit sœur de Rambouillet, le financier, dont Tallemant épousa la fille. Paul Tallemant n’étoit pas le fils de mademoiselle Bigot ; son père, le maître des requêtes, avoit épousé Marie de Montauron, fille naturelle de Puget de Montauron. Maucroix a confondu la femme du maître des requêtes avec mademoiselle Bigot de la Honville, qui avoit épousé Pierre Tallemant, le banquier, frère aîné de des Réaux.

Il résulte de la note de Maucroix que des Réaux a fait son abjuration, le 17 juillet 1685, entre les mains du Père Rapin. On y apprend aussi qu’il est né deux filles du mariage de Tallemant..

L’extrait des Mémoires de Maucroix fait positivement connoître l’époque de la mort de des Réaux.

On y lit cette mention :

« Le dix novembre 1692, mourut à Paris, dans sa maison, près la porte de Richelieu, mon cher ami M. des Réaux. C’étoit un des plus hommes d’honneur et de la plus grande probité que j’aye jamais connu. Outre les grandes qualités de son esprit, il avoit la mémoire admirable, écrivoit bien en vers et en prose et avec une merveilleuse facilité. Si la composition lui eût donné plus de peine, elle auroit pu être plus correcte. Il se contentoit peut-être un peu trop de ses premières pensées, car du reste il