Page:Tallemant des Réaux - Historiettes, Mercure de France, 1906.djvu/369

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Il ne faut pas s’arrêter à ce que dit Tallemant de. Blaise Pascal, ce garçon (qui) inventa une machine pour l’arithmétique, et de ce garçon de belles-lettres et qui fait des vers,. nommé La Fontaine. Au moment où Tallemant écrivoit, en 1657 et 1658, les Lettres à un provincial avoient paru successivement sous le nom de Louis de Montalte, mais l’auteur en étoit encore inconnu. Quant à La Fontaine, aucune de ses fables n’avoit encore révélé son génie.

Nous ne possédons, au reste, de Tallemant que l’ouvrage qu’il n’avoit pas destiné à voir le jour ; c’est l’Album auquel il confioit ses souvenirs de toute nature, aussi bien ceux qu’il racontoit inter pocula que ceux par lesquels il jetoit d’agréables distractions dans un cercle d’amis ; ses Historiettes sont en quelque sorte l’ament meminisse, qu’il destinoit à égayer ses vieux jours. C’étoit aux Mémoires de la régence d’Anne d’Autriche que Tallemant attachoit le plus d’importance ; il y renvoie fréquemment dans ses Historiettes ; c’est là qu’il se proposoit de tracer l’histoire contemporaine ; il ne nous est malheureusement rien resté de cet ouvrage, ni des matériaux réunis par Tallemant pour le composer.

On voit, par l’Introduction des Historiettes), qu’en 1657, quand Tallemant commençoit à les écrire, il avoit seulement formé le projet de laisser des mémoires plus importants : « Je renverrai souvent, dit-il, aux mémoires que je prétends faire de la régence d’Anne d’Autriche, ou, pour mieux dire, de l’administration du cardinal Mazarin, que je continuerai tant qu’il gouvernera, si je me trouve en état de le faire. » Tallemant a employé trois ans à rédiger ses Historiettes, car il les termine par le récit du procès du marquis de Langey, qui eut lieu devant le parlement de Paris, en 1659. Les Mémoires de Tallemant contiennent, il est vrai, quelques faits postérieurs à cette époque, mais ils sont compris dans les additions portées sur les marges de son manuscrit autographe, que l’éditeur a eu le soin de rétablir dans le texte. Nous ne croyons pas, au reste, qu’aucune de ces additions soit relative à des faits postérieurs aux années 1665 ou 1666.