Page:Tallemant des Réaux - Les historiettes, tome 2.djvu/157

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per un évêque n’étoit pas un crime. — Ah ! le Bois, reprit le cardinal, vous êtes donc le censeur du Roi ; le Roi a blâmé son action et veut qu’il en soit puni. » (Notez que M. de Bordeaux étoit alors mieux avec le cardinal qu’il n’a jamais été.) « Ah ! vraiment, vous faites le petit ministre, je vous trouve bien insolent. — Vous avez raison, monseigneur, punissez-moi, ordonnez tout ce qu’il vous plaira contre moi, si je parle plus d’affaires d’État. » Et après, pour le tirer de ce discours : « Monseigneur, vous m’aviez donné une telle commission : cela a réussi comme vous souhaitiez. » Il lui en rendoit compte exactement. « Mais, monseigneur, on m’a chargé encore de vous dire… — Mais est-ce affaires d’État ? — Non, ce n’est point affaires d’État ; que le maréchal de Vitry donnera tant à sa fille en mariage, et que vous lui fassiez l’honneur de lui donner qui vous voudrez pour mari. — Tout beau, le Bois, dit le cardinal. — Monseigneur, disoit Bois-Robert pour rompre les chiens, vous m’avez fait l’honneur de me donner une telle commission, j’ai fait ceci et cela. » Il lui en disoit toutes les circonstances. « Attendez, monseigneur, j’ai encore eu charge de vous dire que M. de Vitry a un grand garçon bien fait, bien nourri, qu’il vous offre ; ordonnez de lui comme vous voudrez. — Ah ! le Bois. — Monseigneur, ma troisième commission étoit… » Il lui parloit de je ne sais quel ordre qu’il lui avoit donné. « Ce vilain, disoit le cardinal, me dira tout, sans que je m’en puisse fâcher. »

Citois[1], médecin du cardinal, et Bois-Robert

  1. François Citois mourut en 1652. On a de lui divers ouvrages de médecine.