potage que j’ai mangé chez d’Olonne ; il y avoit de l’ognon, c’est ce qui m’a fait mal. » Et puis il reprenoit : « Le cardinal de Richelieu m’a gâté ; il ne valoit rien, c’est lui qui m’a perverti. »
FEU M. LE PRINCE, HENRI DE BOURBON[1].
Feu M. le Prince a eu une jeunesse assez obscure et assez malheureuse. Nous avons parlé ailleurs de sa fuite en Flandre, de son retour et de sa prison[2]. Ses exploits, qui sont petits[3], se voient dans les Mémoires de M. de Rohan et ailleurs.
En une débauche, il passa tout nu à cheval par les rues de Sens, en plein midi, avec je ne sais combien d’autres tout nus aussi. On a une lettre de M. de Rohan où ce seigneur lui reproche sa sodomie en ces termes : « Au moins n’ai-je rien fait qui me fasse appréhender le feu du ciel. » De tout temps M. le Prince a été accusé de ce vice.
Il a bien fait la débauche avec les écoliers de Bourges : il leur faisoit manger leur argent. Il a quelquefois pris des promesses d’eux. Il les trichoit au jeu, et, ayant gagné le dîner à la boule à l’un d’eux, il lui dit : « J’en-