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bien la guerre, qui, avec le Coadjuteur, fut d’avis de donner bataille le jour que M. le Prince prit Charenton. Sur cela on fit les triolets que voici :

Je suis d’avis de batailler,
Dit le brave comte de Maure ;
Il n’est plus saison de railler,
Je suis d’avis de batailler.
Il les faut en pièces tailler,
Et les traiter de Turc à More.
Je suis d’avis de batailler,
Dit le brave comte de Maure.

Buffle à manches de velours noir,
Porte le grand comte de Maure ;
Sur ce guerrier qu’il fait beau voir
Buffle à manches de velours noir !
Condé, rentre dans ton devoir,
Si tu ne veux qu’il te dévore.
Buffle, etc.

Bachaumont.

M. le Prince répondit ainsi :

C’est un tigre affamé de sang
Que ce brave comte de Maure :
Quand il combat au premier rang,
C’est un tigre affamé de sang.
Mais il n’y combat pas souvent,
C’est pourquoi Condé vit encore.
C’est, etc.

À la seconde conférence, après les demandes des généraux et des autres chefs de Paris, on fit cet autre triolet à l’honneur du comte de Maure :

Le Maure consent à la paix
Et la va signer tout à l’heure,