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Page:Tallemant des Réaux - Les historiettes, tome 2.djvu/42

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cause du mauvais exemple, l’affligea sensiblement. Il mourut environ vers ce temps-là.




LOPÈS.


Lopès, et quelques autres comme lui, vinrent en France pour traiter quelque chose pour les Moresques dont il étoit. On les adressa à M. le marquis de Rambouillet, comme à un homme qui entendoit l’espagnol. Ce Lopès avoit de l’esprit, et étoit homme de bon conseil. Il donna ici avis à des marchands de draps d’en envoyer à Constantinople ; ils y gagnèrent cent pour cent, et, pour son droit d’avis, ils lui donnèrent une part, à quoi il ne s’attendoit pas. Après, il acheta un gros diamant brut, le fit tailler, et y gagna honnêtement. Cela le mit en réputation. De toutes parts on lui envoyoit des diamants bruts. Il avoit chez lui un homme à qui il donnoit huit mille livres par an, et le nourrissoit lui sixième. Cet homme tailloit les diamants avec une diligence admirable, et avoit l’adresse de les fendre d’un coup de marteau quand il étoit nécessaire. Ensuite toutes les belles pierreries lui passèrent par les mains. En ce temps-là, par envie ou autrement, on l’accusa d’être espion, et de payer les pensions d’Espagne. Un maître des requêtes, nommé Ledoux, croyoit avoir une conviction entière par le livre de Lopès, où il y avoit : « Gadamasilles por il senor de Bassompierre. Tant de milliers de maravé-