Page:Tallemant des Réaux - Les historiettes, tome 3.djvu/11

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Qu’on vient de baiser une bouche
Dans la ruelle de ce lit.

Il répondit aussitôt :

Bassompierre dit qu’il s’en rit,
Et que l’affaire ne le touche ;
Celle à qui l’on baise la bouche
A mille fois.....

« Je mettrai, quand il vous plaira, la rime entre vos belles mains. »

Henri IV dit un jour au père Cotton, Jésuite : « Que feriez-vous si on vous mettait coucher avec mademoiselle d’Entragues ? — Je sais ce que je devrois faire, Sire, dit-il, mais je ne sais ce que je ferois. — Il feroit le devoir de l’homme, dit Bassompierre, et non pas celui de père Cotton. »

Mademoiselle d’Entragues eut un fils de Bassompierre, qu’on appela long-temps l’abbé de Bassompierre ; c’est aujourd’hui M. de Xaintes. Elle prétendit obliger Bassompierre à l’épouser[1] ; la cause fut renvoyée au parlement de Rouen, il y gagna son procès. Bertinières plaida pour lui : c’étoit un homme qui disoit qu’il ne savoit ce que c’étoit que se troubler en parlant en public, et qu’il n’y avoit rien capable de l’étonner. Le maréchal lui servit à avoir l’agrément de la cour pour la charge de procureur-général au

  1. En ce temps-là Bautru se mit à lui faire les cornes chez la Reine : on en rit. La Reine demanda ce que c’étoit. « C’est Bautru, dit-il, qui montre tout ce qu’il porte. (T.)