MADAME DE BERINGHEN ET SON FILS.
Comme j’ai dit[1], elle étoit bien faite, et elle fut galante. M. de Montlouet d’Angennes, qui étoit bel homme, disoit qu’elle lui avoit offert douze cents écus de pension, mais qu’il n’étoit pas assez intéressé pour cela, et qu’il étoit amoureux ailleurs : elle n’étoit plus jeune ; alors il lui prit fantaisie d’avoir un page.
Je n’ai jamais vu une personne plus fière ; elle eut dispute à Charenton pour une place ; elle vouloit l’envoyer garder par un soldat des gardes, car, disoit-elle, il n’y a pas un capitaine dans le régiment qui ne soit bien aise de m’obliger[2].
Elle n’avoit garde d’être ni si spirituelle, ni si accorte, que sa sœur. Pour son mari, M. de Rambouillet m’a dit que Henri IV lui avoit dit que Beringhen étoit gentilhomme. Cependant j’ai ouï conter à bien des gens que le Roi ayant demandé à M. de Sainte-Marie, père de la comtesse de Saint-Géran, comment il faisoit pour avoir des armes si luisantes. « C’est, lui dit-il, un valet