Page:Tamizey de Larroque - Denis Guillemain à Bordeaux.djvu/23

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REVUS CATHOLIQUE DE BORDEAUX


pouvoyent assez les obliger à penser de plus prez aux entreprises de ces Mess’" de Tuderd, s’ils eussent vouleu èmpescher la fuicte de cette fille. Mais il semble, quelque plainte en apparence que les uns et les autres fassent de son depart, qu’ils en soyent plus satisfaicts en leur ame qu’ils ne tesmoignent au dehors. Veu que Made la presidente se croit de là deschargée des obligations qu’elle estimoit avoir de recognoistre de ses biens la dite d’c de Gourgues comme estant sans enfans, et ayant receu des grands avantages de feu M~ le president. Mess’ de Gourgues, parce qu’ils ont opinion que leur niepce estant à Paris se fera carmelite (t), veu l’inclination qu’elle y a, et de plus qu’elle y sera encores attirée et par la presence de sa grand mère carmelite, et par les persuasions de Mr le cardinal de Berule son oncle aussy maternel, de qui l’on dit icy que luy et Made d’Autry ont porte le sieur de Tuderd à enlever cette fille (2), de façon que ces Mesa~ de Gourgues, quoy qu’ils soyent tres asseurez que leur niepce donnera tout ce qu’elle pourra aux Carmelites, si elle y entre, neantmoins sçachant que la baronie, de Vaires ne leur manquera pas, puisqu’elle leur est substituée par le testament de feu M’ le premier président leur frère, se satisfont de là et s’excusent du mieux qu’ils peuvent du depart de leur niepce, et en accusent Messrs de Tuderd contre qui ils disent que pour se prévaloir du dot qu’ils doivent encores de la feu mere de la dite damoiselle de Gourgues, ils sont venus de deçà la suborner et ammener aux yeux de ses plus proches, afin que dans la confusion de sa faulte, et la desobligation des siens, ils la poussent plus aisement faire condescendre à se voiler dans un cloistre. Apres quoy ils disent encores que puisque leur niepce s’est laissée aller à -une teUe action qu’ils ne sont nullement obligez de pourchasser sa liberté. Et moy au contraire je dis, Monsieur, que (t) C’est ce qui arnva te 7 mai 1630.

(a) Ce doit être là un jugement téméraire Jamais un saint tel que le cardinal de Beruite n’eût conseillé d’employer, même dans une bonne intention, un moyen aussi vif qu’un enlèvement I