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DOCUMENTS INÉDITS SUR GASSENDI.

les assertions si précises de celui qui fut le témoin de la vie de Gassendi ne permettent pas de douter de la profonde piété du prétendu disciple d’Épicure. Quand bien même la publication des pages que l’on va lire n’aurait d’autre résultat que de rendre incontestable la vivacité des sentiments religieux dont Gassendi fut animé jusqu’à son dernier jour, et, par conséquent, de le replacer définitivement parmi les plus fidèles croyants, malgré toutes les apparences contraires qui ont séduit divers historiens de la philosophie, un tel résultat me paraîtrait assez considérable pour que je redise, à cette occasion, avec mon héros lui-même « Je suis dans la joie de mon cœur quand je découvre la vérité[1] »


I

Mémoire touchant la naissance, vie et mœurs de Gassendi

1592. — Nostre Pierre[2]naquit l’an 1592, le jour de Sainct-Vincent, entre six et sept heures du matin[3] 22 janvier, dans le village de Champtercier qui

    général, professeur honoraire à la Faculté des lettres (Montpellier, 1850). Les brochures des deux adversaires ne sont pas mentionnées à l’article Gassendi dans le Catalogue de l’histoire de France, tome IX, p. 588. On y indique, en revanche, outre les travaux déjà cités du Père Bougerel et de M. Aubé, deux éloges de Gassendi par le Révérend Père Menc (Marseille, 1667) et par M. L… de L.…(Nimes. 1768), un Abrégé de la vie et du système de Gassendi par M. de Camburat (1770, et une Histoire de la vie et des écrits de Gassendi par l’abbé A. Martin (Paris, 1853, in-12).

  1. Passage traduit de la Préface des Exercitationes parodixiæ adversus Aristotelæos etc. (Grenoble, 1624, in-8o). Je me reprocherais de ne pas remercier publiquement de leur parfaite obligeance deux travailleurs qui m’ont rendu chacun un grand service : je dois à M. Adolphe Bouyer, archiviste paléographe, la consciencieuse révision du texte des Mémoire de La Poterie ; d’autre part, M. Gustave Mouravit, aimant mieux, quoique bibliophile des plus fervent, ses confrères que ses livres, m’a gracieusement donné son exemplaire de la Vie de Pierre Gassendi, par le Père Bougerel (Paris, in-12, 1737), volume qu’il est difficile de rencontrer et qui m’était indispensable, ce qui, en doublant le prix du bienfait, double aussi ma reconnaissance.
  2. Cette expression seule prouverait que le présent journal est devenu, à la suite de retouches, l’œuvre en quelque sorte d’un membre de la famille de Gassendi.
  3. Voilà un détail que seul pouvait donner un neveu habitué à entendre raconter les plus petits incidents de la vie de celui qui était l’honneur de sa famille. Ce détail n’est indiqué par aucun autre biographe.