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DOCUMENTS INÉDITS SUR GASSENDI.

amitié avec Grotius[1], Erycius Puteanus[2], Caramuel[3], Heinsius[4], Helmontius[5] et Myræus, Autverpiensis ecclesiœ decanus[6].

1630. — Aagé de trente et neuf ans.

Il est à Paris.

Parut son livre Exercitatio in Fluddum, 8°[7].

    Hollande et les Pays-Bas, et Bougerel a eu raison de déclarer que ce fut « l’unique voyage qu’il ait fait hors du royaume. »

  1. Hugues Grotius (Hugo de Groot) était alors en France, où il s’était réfugié en avril 1621 et où il avait écrit et publié, sur tes instances de Peiresc, dont on retrouve partout l’heureuse initiative, l’admirable traité De Jure belli et pacis (Paris, 1625, in-4o) : le grand historien hollandais ne quitta la France qu’en 1631. L’auteur des Mémoires aura confondu le nom de Grotius avec le nom de quelque autre érudit compatriote de cet ami de Peiresc. Gassendi avait dû faire la connaissance de Grotius à Paris : on peut voir une lettre de notre philosophe à Grotius dans le tome IV déjà cité des Œuvres complètes, p. 47.
  2. Nous avons déjà vu que Gassendi et H. Du Puy avaient, avant cette époque, échangé plusieurs lettres. Bougerel dit (p. 40) qu’à Louvain, Gassendi « vit le fameux Erycius Puteanus »
  3. Jean Camaruel de Lobkowitz, mort évêque de Vigevano en 1682, était alors âgé de vingt-trois ans seulement. Ce savant, qui prit le bonnet de docteur à Louvain, où sans doute le rencontra Gassendi, n’avait encore publié aucun des deux cent soixante-deux ouvrages sur lesquels Paquot (Mémoires pour servir à l’Histoire littéraire des Pays-Bas) a donné une notice détaillée. On cite dans le Moréri (t.III. p. 183) une lettre qu’il écrivit à Gassendi sur l’infaillibilité du pape. Ni Bougerel, ni les autres biographes de Gassendi n’ont signalé ses liaisons avec Caramuel.
  4. Daniel Heinsius, un des plus célèbre philologue de la Hollande, naquit en 1580 et mourut en 1655. C’était un des correspondant de Gassendi. Voir notamment une lettre de ce dernier au docte bibliothécaire de Leyde dans le t. VI. de l’édition de Lyon, p. 25. Bougerel a omis dans son livre le nom d’Heinsius.
  5. C’est l’empirique J.-B. Van Helmont, né à Bruxelles, en 1577, mort en 1644, qui occupa quelque temps une chaire de chirurgie de l’Université de Louvain. Signalons (p. 19 du t. VI de l’édition de 1658) une lettre dont la suscription est curieuse : Viro clarissimo, et philosopho, ac medico expertis simo Joanni Baptistæ Helmontio amico suo singulari, P. G. S. Bougeral analyse (pp. 45-47) la discussion qui s’éleva, en 1629, entre Gassendi et Van Helmont sur ce sujet : Est-il plus naturel à l’homme de se nourrir de viande que de fruit ? En bon Flamand, Van Helmont tenait pour la viande, tandis que Gassendi, sobre enfant du Midi, se déclarait pour les fruits.
  6. Bougerel dit (p. 63) : «  Je ne sçai ce qui l’empêcha de voir Aubert Le Myre, qui se trouvoit alors dans cette ville (Bruxelles), sa patrie : il étoit doyen de la cathédrale d’Anvers, et grand vicaire de l’évêque auparavant, il avoit été aumônier et bibliothécaire de l’archiduc Albert ; il lui écrivit sur la route de France, il lui fait des excuses de ne l’avoir pas vu à Bruxelles.  » La lettre de Gassendi à Aubert Le Myre (Auberto Myræo, p. 24 du volume in-fo) ne pourrait-elle pas recevoir une autre interprétation, et Gassendi n’exprimerait-il pas tout simplement au docte doyen le regret qu’il éprouvait de ne pas l’avoir revu lors de son second passage à Bruxelles, au retour de Hollande ?
  7. Le titre tout entier — qui est fort long — est rapporté par Bougerel.