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Page:Tamizey de Larroque - Notes et documents inédits.djvu/17

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Mais il fut destiné qu’un manteau d’ignorance
Anuiteroit ses jours d’une ombreuse obscurté,
Jusqu’à ce qu’il trouvast pour leur donner clarté,
Un homme, au Père esgal dont il avoit naissance.

Pimandre ainsi caché sous maints secrets des cieux,
Ores pendant sa nuict se désœuvré à mes yeux
Par toy, qui trois fois grand, Trismegiste ressemble.

Car s’il fut et grand sage, et grand prestre, et grand Roy,
Les cieux ces trois grandeurs ont unies en toy,
Grand Prince, grand prelat, grand philosophe ensemble.

Gabriel de Lurbe, qui, dans la Chronique bourdoise, à l’année 1582, avait écrit : « François de Candalle, evesque d’Ayre, très docte aux mathematiques et autres sciences, » écrit, à l’année 1591 : « Le 21 juillet audit an le sieur de Candalle, evesque d’Ayre, fonde et institue au collége de Guyenne une leçon perpétuelle en mathématiques, et la dote de cinq cens livres de pension annuelle[1]. Le même chro-

  1. Citons ici le Gallia christiana : « In collegio Aquitanico Burdegalæ, ubi fnndata est a Francisco cathedra pro mathematicis disciplinis tradendis, legitur hæc épigraphe æneæ tabulæ insculpta : Franciscus Flussas Candala illustrissimus princeps, Bojorum captalis, et episcopus Adurensis, in litterarum gratiam et matheseos illustrationem, mathematicam lectionem perpetuam, et solemnem in gymnasio Aquinatico instituit, atque annuo 500 librarum stipendio dotavit anno Domini MDXCI, IV cal. Aug. » À son tour, Montucla (t. i, p. 578) mentionne ainsi cette création : « Ce prélat géomètre fonda à Bordeaux une chaire de géométrie, et comme il s’était beaucoup adonné a la théorie des corps réguliers, il voulut qu’on ne pût être admis au concours qu’autant qu’on aurait trouvé quelque chose de nouveau sur ces corps. Cette loi était encore en vigueur au commencement de ce siècle ; car l’Académie des sciences fut, en 1703, prise pour juge d’une contestation élevée à ce sujet entre deux concurrents. » Voici ce que je trouve sur ce point dans l’Histoire de l’Académie royale des sciences, année 1703 (Paris, in-4o, 1705, p. 77) : « Il y a à Bordeaux dans le collége de Guyenne une chaire de mathématique fondée par François de Foix de Candalle. Il est dit par la fondation qu’en cas de vacance de cette chaire, elle sera donnée à celui qui sera jugé le plus digne par les experts qui seront choisis, et que chaque aspirant sera obligé de faire un jour une lecture publique où il démontrera une proposition de son invention, qui ne passe pas plus avant que le 9e livre des Élémens d’Euclide, et le lendemain une autre leçon où il démontrera aussi une proposition sur les corps solides et réguliers, qui soit de son invention, et qui se prouve par Euclide. Un aspirant ayant apporté deux propositions selon l’ordre prescrit, un concurrent lui contesta qu’elles fussent de son invention, et sur cette contestation les parties et les juges convinrent de s’en rapporter à l’Académie des sciences. Elle jugea qu’effectivement les deux propositions n’étaient pas nouvelles, et parce que l’exactitude qu’elle apporta à ce jugement consuma prés de deux séances, on a cru qu’il peuvait trouver place dans cette histoire. »