Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/239

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çais et une femme ojibbeway, envoyés par M. MacGlees. Nous n’emportâmes de vivres que pour un seul repas, et tout fut mangé dans la première nuit ; vers le milieu du troisième jour, parvenus à une petite crique d’eau salée, nous vîmes un homme assis au sommet d’un monticule voisin. Nous nous en approchâmes, et il ne répondit point à nos questions ; nous voulûmes le secouer et le soulever ; il était roidi par le froid, et quand nous retirâmes nos mains de lui, il tomba comme une masse entièrement gelée ; sa respiration n’était pas arrêtée encore, mais ses lèvres restaient immobiles, et il présentait presque tous les signes de la mort. Auprès de lui gisaient sa petite chaudière, un sac contenant son briquet et une pierre à fusil, son alêne et une paire de mocassins. Nous essayâmes tous les moyens possibles de le rappeler à la vie, mais sans aucun succès. Le regardant comme mort, je conseillai aux Français de le porter au comptoir pour lui donner une sépulture convenable ; ils se ren-