Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/295

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mon indifférence devenir de plus en plus évidente, elle essaya, tantôt par les reproches, tantôt par les larmes et les prières, d’émouvoir mon cœur, mais je ne dis point à la vieille femme de l’amener dans ma hutte, et de jour en jour j’éprouvais moins de penchant à la reconnaître publiquement pour ma femme.

Vers ce temps, j’eus à me rendre au comptoir de la rivière Rouge, et je partis avec un Indien de demi-sang qui appartenait à cet établissement ; il avait un cheval fort léger, et la distance que nous devions parcourir a été depuis reconnue, par les planteurs anglais, de soixante-dix milles. Nous montions tour à tour à cheval, et celui qui devait aller à pied courait tenant le cheval par la queue. Toute la distance fut franchie en un seul jour. En revenant j’étais seul et sans monture ; je voulus faire la course dans le même espace de temps, mais l’obscurité et l’excès de la fatigue me forcèrent de m’arrêter à dix milles de ma cabane.

Quand j’y arrivai le lendemain, je vis Mis--