Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/364

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semblait à un tronc de bois ; comme je savais qu’il ne pouvait y en avoir à cette place, à moins que quelqu’un n’en eût apporté, je pensai que c’était plus probablement un vêtement ou même le corps d’un homme mort soit en voyage, soit à la chasse.

Je m’approchai avec précaution, et je reconnus enfin que c’était un homme couché sur le ventre, un fusil à la main, à l’affût des oies sauvages ; son attention se fixait en sens inverse de mon approche, et j’étais arrivé tout près de lui sans avoir été découvert, lorsqu’il se leva et fit feu sur une bande d’oies. Je m’élançai aussitôt sur lui ; le bruit des clochettes et des bijoux d’argent dont j’étais paré lui révéla mon approche, mais je le saisis sans lui laisser le temps de faire aucune résistance, son fusil étant déchargé ; se voyant pris, il cria : « Assinneboin. » Je répondis : « Ojibbeway. » Nous fûmes contens l'un et l’autre de voir que nous pouvions nous traiter en amis ; mais la dissemblance de nos dialectes ne nous permettait pas de converser en-