Page:Tardivel - L'anglicisme voilà l'ennemi - causerie faite au Cercle catholique de Québec, le 17 décembre 1879, 1880.djvu/8

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outils et des machines que l’on voit dans nos ateliers, ni des étoffes qui s’étalent dans nos magasins. Et comme il faut bien les nommer on les nomme en anglais. C’est un demi-mal. Mieux vaut, en attendant que l’on apprenne le nom français, employer carrément le mot anglais, que de forger un barbarisme. J’ai appris qu’un spécialiste prépare, depuis quelque temps, un dictionnaire complet des termes employés sur les voies ferrées. Il faut espérer que cet exemple patriotique sera suivi, et que d’autres travailleurs de bonne volonté nous donneront un dictionnaire des termes employés dans le commerce et les industrie. En attendant cet heureux jour, bornons-nous à la langue littéraire ; elle nous fournira ample matière à réflexion.

À tout seigneur tout honneur. Rendons-nous d’abord à la législature et écoutons les mandataires du peuple. Un député se lève. C’est un homme qui a fait un cours d’études complet et qui se croit savant. Oyez-le :

« M. l’Orateur, quoi qu’en dise l’honorable membre pour ***, j’ai le plancher de la Chambre. Je ne veux pas donner un vote silencieux sur la mesure que le gouvernement vient d’introduire en chambre. Je ne puis pas supporter cette mesure, je l’opposerai de toutes mes forces et je suis satisfait que je pourrai démontrer à la satisfaction de cette honorable chambre que cette mesure ne doit pas passer. En étudiant les statistiques on se convaincra que cette mesure a été introduite pour promouvoir des