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Page:Tardivel - La Langue française au Canada, 1901.djvu/59

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AU CANADA

portant la date du 22 avril 1721 : « Il y a dans la Nouvelle-France plus de noblesse, que dans toutes nos autres colonies ensemble. Le Roi y entretient encore vingt-huit compagnies de troupes et trois états-majors. Plusieurs familles y ont été anoblies, et il y est resté plusieurs officiers du régiment de Carignan-Salières, ce qui a peuplé le pays de gentilshommes. »

Cela rappelle le mot d’un gouverneur anglais, lord Elgin, si je ne me trompe, qui, voyant passer une procession de Canadiens-français, s’est écrié : « C’est un peuple de gentilshommes. »

Tous ces faits expliquent facilement la conservation du français, du vrai français, sur les bords du Saint-Laurent.

Oui, le français que parlent nos gens de la campagne, particulièrement ceux qui ne sont jamais venus en contact intime avec l’élément anglais, est un français très pur, bien que quelque peu archaïque.


III. — Nos Habitants canadiens parlent comme parlait Louis XIV.


Et ce français que nous parlons, n’est pas tant le langage du petit peuple du