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AU CANADA


geant en France, écrivait que c’était à Chartres qu’il en avait retrouvé la plus exacte reproduction. On comprend qu’un isolement de cent ans ait conservé dans leur intégrité le langage et les expressions en usage dans la première moitié du dix-huitième siècle.

L’écrivain français aurait pu ajouter “ ou dans nos glossaires ” ; car nos cousins de France ont laissé tomber dans l’oubli grand nombre de mots et d’expressions qui sont d’un usage courant ici et que, là-bas, on ne retrouve plus guère que dans les bouquins d’un autre siècle.

Permettez-moi d’ouvrir ici une parenthèse pour dire que ce n’est pas en France, pas même en Normandie, que j’ai trouvé, pendant mes voyages en Europe, la plus exacte reproduction du parler canadien ; mais bien en Suisse. En 1896, j’assistais à la grand’messe, le jour de la Toussaint, dans la grandiose collégiale de Fribourg. Pendant le prône et le sermon, je n’aurais eu qu’à fermer les yeux en ayant soin toutefois de ne