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AU CANADA

munes à tous ; et la rusticité, soit dans le langage, soit dans les façons, n’est pas même connue dans les campagnes les plus écartées. ”

Dès les commencements de la colonie, la vénérable Marie de l’Incarnation, décédée en 1672, avait déjà rendu un semblable témoignage à nos ancêtres.

Entendons maintenant le Père Récollet, Chrétien Leclerc : “ Un grand homme d’esprit m’a dit qu’il ne connaissait pas de provinces du royaume où il y eût, à proportion et communément, plus qu’en Canada, de fonds d’esprit, de pénétration, de politesse, de luxe même dans les ajustements, un peu d’ambition, de désir de paraître, de courage, d’intrépidité, de libéralité et de génie pour les grandes choses. Il nous assurait que nous y trouverions même un langage plus poli, une énonciation nette et pure, une prononciation sans accent.

Voilà ce qu’un grand homme d’esprit avait écrit, au Père Leclerc avant son arrivée au Canada, en 1673 ; et, pour nous montrer que son attente n’avait pas été trompée, le même Père disait encore plus loin : “ Les Canadiens sont pleins d’esprit et de feu, de capacité et d’inclination pour