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LA LANGUE FRANÇAISE

mange, ils mangent, se prononcent comme i mange, i mangent. Dans une nouvelle édition publiée en 1823, le continuateur de l’ouvrage de M. Restaut ajoute, page 493 : Mais si le verbe commence par une voyelle, l’l ne se prononce qu’au singulier : il aime, et au pluriel, ils aiment, il faut prononcer : i zaiment.

N’est-ce pas que nos habitants se trouveraient bien de ces principes dédiés aux princes du sang ?

Retournons à la cinquième édition de Restaut : “ On ne fait pas entendre l’r dans votre, notre quand ils sont pronoms possessifs absolus, c’est-à-dire quand ils précèdent leur substantif, et on prononce notre maison, notre chambre, comme s’il y avait note maison, note chambre.

Nos gens qui disent note maire, note député, suivent, sans le savoir, les principes que M. Restaut a proclamés, “ avec approbation et privilège du roi.

Voici un autre de ces étonnants principes auxquels nos Canadiens sont restés fidèles : “ Cet se prononce st, et cette comme ste. Ainsi, quoiqu’on écrive cet oiseau, cet honneur,