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Page:Tardivel - La Langue française au Canada, 1901.djvu/95

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AU CANADA

anglicismes ; et nos journaux n’en sont-ils pas encore tout hérissés ? On peut se demander si un seul a disparu. Toutefois, il ne faut pas déposer les armes. La réaction finira par se produire.

Un autre mal qu’il faut signaler, parce qu’il se propage rapidement parmi nous, c’est une mauvaise prononciation de la lettre a. Cette faute, d’origine relativement récente, est d’autant plus à craindre que ceux, et encore davantage celles qui la commettent, s’imaginent, très sincèrement, parler avec une élégance peu ordinaire.

Lorsque M. l’abbé P. Lagacé a publié son Cours de Lecture à haute voix, en 1875, il paraît que “ nous faisions graves la plupart des a aigus, et trop graves ceux qui doivent l’être. ” Le savant professeur ne dirait plus cela au jourd’hui, je crois. Sans doute, nous faisons graves un certain nombre d’a aigus. Plusieurs des nôtres disent encore très souvent deux heures et un quârt, — pour ma pârt, etc., pres-