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LA LANGUE FRANÇAISE

que quort, port, tout comme on prononce encore aux environs de Saint-Malo. Je connais même un compatriote — très instruit du reste — qui n’a pu se faire comprendre d’un serpent de ville parisien, parce qu’il persistait à lui demander où se trouvait la gâre Saint-Lazâre. Cette mauvaise prononciation, néanmoins, il fait plaisir de le constater, tend à disparaître. Mais en voulant réagir contre ce défaut, plusieurs tombent dans l’extrême opposé ; et, croyant parler à la parisienne, ils reproduisent en réalité une faute propre, par exemple, à la Picardie, donnant un a aigu et très bref là où il faut de toute nécessité un â grave et long. Ainsi, ils disent nation, éducation, population, démonstration, vocation, agglomération, etc. ; tandis que la véritable prononciation française est nâtion, éducâtion, populâtion, vocâtion, etc. L’a devant tion — de même que l’o — est toujours grave et long. Ceux qui croient qu’en pronon-