notre numéro du 14 janvier. Comme phrase, c’est obscur, mais comme intention, c’est mauvais. Grammaticalement parlant, pierre philosophale de l’avenir d’un pays ne signifie rien du tout. Mais nous comprenons l’idée de M. Rouleau et cela nous suffit. Son idée, c’est que l’instruction obligatoire fera le bonheur futur de notre province. Cette idée est aussi chimérique qu’était celle de ces fameux philosophes qui cherchaient la mystérieuse et introuvable pierre qui devait convertir en or tous les objets auxquels elle toucherait.
En comparant l’instruction obligatoire à la pierre philosophale, M. Rouleau a été plus près de la vérité qu’il ne le croyait peut-être. De même que les chercheurs de cette pierre imaginaire étaient condamnés à des désappointements continuels, de même qu’ils étaient finalement contraints d’abandonner leurs fouilles insensées pour ne pas crever de faim, de même aussi M. Rouleau serait contraint d’avouer, si jamais il réussissait à obtenir l’instruction obligatoire, que sa pierre ne vaut pas mieux que celle des anciens.
Pourtant, la comparaison de M. Rouleau manque de justesse, comme toutes les comparaisons, du reste. On le sait, la pierre philosophale n’existait que dans l’imagination de quelques rêveurs. Malheureusement, l’instruction obligatoire existe, mais loin de produire de l’or, elle n’opère que la ruine morale des peuples assez aveugles pour l’adopter.
Nous n’entrerons pas ici dans une longue dissertation pour prouver que l’instruction obligatoire doit être repoussée, Nous avons déjà traité cette question et nous aurons probablement l’occasion de la traiter encore. Nous nous contentons donc d’affirmer de nouveau, on ne saurait l’affirmer assez souvent, que l’État n’a pas mission d’enseigner, qu’il n’a pas de droits véritables sur l’enseignement qui appartient d’abord à l’Église, ensuite à la famille. Si M. Rouleau veut des autorités, il les aura et d’incontestables.
Nous ne croyons pas que les Esquimaux aient jamais cherché la pierre philosophale ni avocassé l’in-