Page:Tardivel - Pour la patrie, 1895.djvu/264

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
263
POUR LA PATRIE

n’avoir rien trouvé, j’ai trop trouvé… C’est épouvantable.

Et un frémissement de douleur le secoua. Il était aussi ému que Lamirande. Celui-ci passa subitement de l’abattement à la joie.

— Je comprends, Monseigneur, dit-il, que vous ayez été épouvanté, car à la lecture de ces pièces vous avez dû vous trouver en face de l’enfer. Mais plus la conspiration est clairement diabolique, plus il sera facile de la faire échouer.

— Mon pauvre ami, reprit l’évêque, vous ne pouvez pas deviner la vérité. J’ai demandé, tout à l’heure, au bon Dieu de vous accorder la grâce de supporter, en chrétien, une grande épreuve. Cette épreuve, la voici : j’ai trouvé dans les papiers que M. Ducoudray m’a remis tout ce que vous soupçonnez et probablement davantage ; mais je ne puis pas vous permettre de vous en servir !

— Pourquoi, Monseigneur ? s’écria Lamirande vivement intrigué mais nullement découragé.

— Venez-voir, dit l’évêque en conduisant le député vers une table chargée de lettres.