Aller au contenu

Page:Tardivel - Pour la patrie, 1895.djvu/309

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— La preuve peut arriver d’un jour à l’autre.

— Et si elle n’arrive pas ?

— Je serai un homme ruiné à tout jamais, au point de vue politique et social.

— Au moins, vous n’y allez pas en aveugle ! Vous savez exactement où cela peut vous conduire.

— Exactement.

— Est-ce bien prudent ce que tu veux faire là, mon cher ami ? fit Leverdier qui avait jusque là gardé le silence.

— Au point de vue humain, c’est une folie. Au point de vue humain je devrais attendre pour agir que j’eusse en ma possession les preuves dont tu connais comme moi l’existence.

— Mais ta réputation, tu ne dois pas l’exposer. C’est un bien qui ne t’appartient pas exclusivement. Elle appartient à tes amis, à ton pays.

— Tu admettras que ma réputation m’appartient autant, au moins, que ma vie. Or l’homme a le droit d’exposer sa vie pour sauver la vie de ses semblables. Pour accomplir une grande œuvre de charité, nous avons même le droit de