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POUR LA PATRIE

tre, tambourinant sur les vitres crasseuses. Profitant de l’interruption dans les confidences de son père, il se retourna vivement. Il avait un reflet de l’enfer dans les yeux. Cependant, il refoula sa rage et parla avec un calme apparent.

— Il me semble que voilà bien des paroles inutiles. Je ne veux pas, je ne puis pas m’embarrasser de ce vieillard. Que ferais-je de lui chez moi, moi qui suis garçon ? Je lui fais une offre raisonnable et il la refuse. Que voulez-vous que je fasse ?

Et le fils dénaturé se dirigea vers la porte.

Lamirande qui soutenait toujours le vieillard prêt à défaillir, s’écria :

— Mais c’est épouvantable ce que vous dites là, monsieur Montarval. Est-ce ainsi qu’un fils doit traiter son père ?

— Je puis me dispenser de vos sermons, fit Montarval.

— De mes sermons, oui ; mais vous ne pouvez vous dispenser d’obéir au commandement de Dieu qui nous ordonne d’honorer nos parents.

— Encore un sermon ! ricana Montarval.