Page:Tassart - Souvenirs sur Guy de Maupassant, 1911.djvu/251

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Mme de Maupassant appelle Simone pour venir déjeuner, elle répond oui, mais ne vient pas. Sa mère va la chercher, et c’est à regret, tout ennuyée, qu’elle quitte ses exercices de vitesse qui paraissent vraiment lui plaire.

À 3 heures, nous quittons la villa des Ravenelles pour regagner la gare. Il fait une chaleur torride ; mon maître m’avoue qu’il a chaud, puis il me dit qu’il est content de l’installation de sa mère, que l’air est très bon là, entre la mer et la terre, et qu’il viendra aussi habiter Nice l’automne prochain.

Le lendemain, nous sortons de nouveau avec le Bel-Ami. Nous voici en mer, il fait un temps délicieux. Mon maître déplore le refus inflexible de sa mère chaque fois qu’il lui propose de venir sur le bateau faire un bout de croisière. Il serait si heureux de l’avoir près de lui… Nous déjeunons en mer et, à 6 heures du soir, nous jetons l’ancre en rade d’Agay.

Après le dîner, mon maître va faire sa promenade à terre.

Le jour suivant, de très bon matin, il part dans la montagne pour dire bonjour à l’ermite qu’il aimait à rencontrer dans sa poétique solitude. Mais une déception l’attendait, l’homme avait disparu ; il y avait bien deux mois qu’on ne l’avait aperçu.

Le 2 août, Monsieur va à Saint-Raphaël dans la matinée. L’après-midi, il remonte avec le canot la petite rivière qui s’enfonce dans la montagne. En rentrant, il me dit : « C’est très beau, très poétique ; les bords de cette rivière sont tout ombragés d’arbres ; en outre, de superbes prairies s’y succèdent. C’est charmant, mais je n’y retournerai pas, les branches d’arbres, qui s’étendent jusqu’à fleur d’eau, gênent le canotage. »

La soirée est magnifique, les étoiles commencent à